AES / CEDEAO : Un pas décisif vers la coopération sécuritaire régionale ?

Un tournant majeur semble s’amorcer dans les relations entre la Confédération des États du Sahel (AES) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Réunis ce jeudi à Bamako, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’AES et le président de la Commission de la CEDEAO ont convenu d’ouvrir une nouvelle page de coopération régionale, en priorité dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
À l’issue de ces consultations de haut niveau, les deux parties ont adopté un Relevé de conclusions actant le lancement prochain des négociations officielles entre la Confédération AES et la CEDEAO. Il s’agit d’un signal fort dans un contexte où les tensions politiques et diplomatiques avaient considérablement détérioré les liens entre ces deux entités, notamment depuis le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation ouest-africaine.
Le principal axe retenu pour cette collaboration est la sécurité, enjeu commun aux deux blocs. La montée en puissance des groupes terroristes dans la région sahélienne oblige les États à privilégier une approche pragmatique fondée sur l’intérêt supérieur des peuples. Le président de la Commission de la CEDEAO s’est félicité de cette dynamique, insistant sur la nécessité de « travailler ensemble pour relever les défis sécuritaires » dans l’espace ouest-africain.
Les autorités de la Confédération AES, quant à elles, ont salué l’esprit d’ouverture affiché par la CEDEAO. Tout en réaffirmant leur volonté de souveraineté, elles ont insisté sur le fait que la coopération régionale n’était pas incompatible avec l’affirmation d’un nouveau modèle politique. Le ministre malien des Affaires étrangères a notamment souligné que « le dialogue constructif et le respect mutuel » sont les seuls moyens de bâtir une paix durable.