La Côte d’Ivoire et les défis de la transformation locale du caoutchouc naturel

Hévéa

La Côte d’Ivoire, premier producteur africain de caoutchouc naturel, se fixe un objectif ambitieux : assurer la transformation locale de l’ensemble de sa production d’ici 2025. Cette politique de transformation vise à ajouter de la valeur à la chaîne de production, mais elle a également des implications importantes pour les différents acteurs du secteur.

Avec une production annuelle de plusieurs centaines de milliers de tonnes de caoutchouc naturel, la Côte d’Ivoire se positionne comme un leader sur le continent africain. Cette position dominante résulte d’années d’investissements et de développement dans le secteur agricole, soutenus par des politiques gouvernementales favorables.

Le gouvernement ivoirien s’est donné pour mission de transformer localement toute sa production de caoutchouc naturel d’ici 2025. Cette stratégie vise à maximiser la valeur ajoutée du caoutchouc en Côte d’Ivoire, en créant des emplois, en stimulant l’économie locale et en augmentant les recettes fiscales. La transformation locale implique la conversion du caoutchouc brut en produits semi-finis ou finis, prêts à être utilisés dans diverses industries, de la fabrication de pneus à la production de biens de consommation.

Cette politique de transformation a des répercussions significatives sur les exportateurs de caoutchouc brut. Le 24 mai dernier, l’Union des exportateurs d’hévéa de Côte d’Ivoire (UEHCI) a adressé une requête au Conseil Hévéa-Palmier à Huile (CHPH), demandant la poursuite des exportations de fonds de tasse — c’est-à-dire la matière première sous forme brute — jusqu’en 2026.

Les exportateurs s’inquiètent des impacts économiques et logistiques de l’interdiction d’exporter du caoutchouc brut. Pour eux, une transition brusque pourrait entraîner des perturbations dans leurs activités, affecter leurs revenus et compromettre les emplois liés à l’exportation brute de la matière.

Le Conseil Hévéa-Palmier à Huile (CHPH) joue un rôle central dans la régulation et la promotion de l’industrie du caoutchouc en Côte d’Ivoire. La requête de l’UEHCI met en lumière les défis d’une transition rapide vers une transformation intégrale. Le CHPH devra trouver un équilibre entre les objectifs de transformation nationale et les réalités économiques des exportateurs.

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